Saltimbanques d’Hokusai : Dans ses carnets de croquis, le peintre japonais Katsushika Hokusai a croqué des scènes surprenantes représentant de saltimbanques de rue exécutant des exercices insolites. À déguster sans retenue…
Saltimbanques d’Hokusai : carnet de croquis
Cet illustrateur nippon, qui se définissait comme un fou du dessin, nous permet de découvrir quelques artistes d’agilité qui se produisaient dans la rue, à la fin du XVIIIème siècle. Katsushika Hokusai (1760–1849), célèbre dans le monde entier pour sa Grande Vague.
Il édita, à partir de 1814, près de 4 000 planches de dessins en 14 volumes.
Sa manga qui n’était autre qu’un recueil de croquis connut un grand succès au Japon.
Fin observateur, il s’intéressait aux petits métiers des rues et notamment aux artistes qui se produisaient aux carrefours des villes.
Si les quelques exercices acrobatiques représentés sont du niveau d’une classe préparatoire, en revanche, les exercices de jonglerie, nous laissent pantois…
comme ce jongleur qui lance des balles et des bols qu’il reçoit sur l’extrémité d’un long nez factice…
ou cet autre qui, tenant d’une main un éventail, fait passer des boules au travers d’un cerceau en équilibre sur son appendice nasal.
Autre croquis insolite, celui de cette écrivaine qui dessine des idéogrammes à l’aide d’un pinceau fixé à son long nez. Elle évoque Théa Alba qui, entre les deux grandes guerres, écrivait simultanément avec les mains et les pieds sur un grand tableau noir.
Saltimbanques d’Hokusai : spectacles de rue
L’amateur pourra apprécier la représentation de deux acrobates sur un mât fixe, tandis qu’un un jongleur manipule un sabre et une balle, qu’un second twirle avec un bâton, et qu’un troisième tient en équilibre sur le front une tige au sommet de laquelle un liquide semble s’échapper d’un pot.
Dans une autre planche, deux acrobates jouent à un curieux jeu de ficelles qui pourrait donner des idées à des clowns en panne d’inspiration.
Puis, dans un autre plan, Katsushika Hokusai a dessiné un cavalier sur sa monture dont la queue semble traîner un objet non identifié…
un illusionniste qui se coupe le bras à l’aide d’un couteau…
et un deuxième qui, en actionnant un éventail, réussit à faire jaillir d’un bol une colonne d’eau qui va éteindre la flamme d’une bougie.
Par son talent, Hokusai nous permet ainsi de nous faire une idée du répertoire des saltimbanques nippons du XIXème siècle…
et cela bien avant la venue de cirques étrangers comme celui de Giuseppe Chiarini ou du Caravansérail de Louis Soullier.
Dominique Denis
Adaptation de l’article paru dans Le Cirque dans L’univers n° 254 : Les saltimbanques d’Hokusai par Dominique Denis.