Jules Léotard, l’inventeur du trapèze volant – Une gloire retentissante du Cirque !
Au Cirque Napoléon
Sous la magnifique coupole du Cirque Napoléon à Paris, aujourd’hui Cirque d’Hiver Bouglione, le 12 novembre 1859, Jules Léotard, un audacieux toulousain d’à peine 20 ans, osa pour la première fois au monde, s’élancer d’un trapèze à l’autre, à la seule force de ses bras et créa la voltige de bâton à bâton.
Son père avait eu l’idée d’installer dans son gymnase, des portiques supportant des trapèzes mouvants. Dans ce duo filial, chacun avait un rôle millimétré et chronométré. Le père se tenait sur un ponton et lançait les trapèzes à son fils qui prenait son envol du haut d’une plate-forme, en tenant le premier trapèze. Puis, se balançant à toute volée, il le lâchait et, poursuivant sa rapide trajectoire, le voltigeur planait tel un oiseau pour franchir les six à huit mètres qui le séparait du second trapèze en ballant. Dans un élan de reins, il rattrapait la barre des mains et ainsi, jusqu’au troisième. La course aux trapèzes exécutée avec une extrême élégance, était entremêlée de pirouettes et d’un saut périlleux final. Sans filet de protection, à l’époque, il voltigeait en hauteur avec hardiesse et sang-froid.
Après son exploit mémorable, il demeura la coqueluche du tout-Paris qu’il quitta en 1861, pour entamer une brillante carrière, sollicité par les cirques européens : Renz à Berlin, Ciniselli à Turin, Madrid et Saint-Pétersbourg, Price à Lisbonne et Barcelone, Loisset à Lille, Anvers et Bruxelles.
Le finish de Léotard
Il connaîtra une grande célébrité dans les music-halls britanniques où l’on appréciait son « finish » : Alhambra (plus de 300 représentations), Crystal Palace, Highbury Barn de Londres, New Britania Theatre Hoxton, Fêtes de Cremorne Gardens, Manchester Free Trade Hall, Royal Amphitheatre Liverpool, Exhibition Palace de Dublin. Il fit un voyage éclair à New-York. En France : Lyon, Rochefort et sa ville natale, Toulouse. La maladie l’emporta en 1870, à l’âge de 32 ans.
Sa réputation de don juan du trapèze ne fut que pure légende. Il préférait de loin, éblouir les spectateurs et … plutôt de haut.
Les évolutions à deux ou trois trapèzes, voire même cinq, c’était Léotard. Le second trapèze remplacé par des anneaux ou des poignées triangulaires, c’était lui. Lui, l’artiste extraordinaire qui rattrapait le trapèze d’une seule main !
Il fallait l’avoir vu dans son fameux trick de la chute qui faisait frissonner de peur et de plaisir, le public enthousiaste. Jules Léotard avait la passion de son art, le trapèze volant.
Michèle Pachany-Léotard
(La petite-fille de Jules Léotard)
À lire :
- La course aux trapèzes volants… l’exploit de Jules Léotard – Pierre Lartigue – 2009.
- Mémoires de Léotard – Paris – 1860.
- Ils donnent des ailes au Cirque – Adrian – 1988.