Ecuyers portugais au cirque
par Carlos Henriques Peirera
Le Portugal, pays de traditions équestres séculaires, est aussi le berceau d’une illustre dynastie d’écuyers de Cirque.
Galvão de Andrade
Dès le XVIIème siècle, certains écuyers portugais comme Galvão de Andrade qui rédigea un traité d’équitation à la gineta, aimaient présenter leur dons pour l’Art équestre lors de représentation festives.
Ainsi, en 1678, cet écuyer de Jean IV du Portugal, célèbre la restauration de la monarchie portugaise en présentant un véritable spectacle de « cirque équestre » en associant des exercices d’équitation savante ou équitation à la Bride et des exercices de voltiges équestres avec des cavaliers Maures : courbettes, pesade, piaffer, ramassage du foulard au galop, travail en équilibre sur deux chevaux…
Au XIIIème siècle, les portugais organisent des spectacles équestres fastueux dans la tradition équestre ancienne définie en 1790 par l’écuyer Manuel Carlos de Andrade.
Au XIX et au début du XXème siècle, le cirque devient un art très apprécié par les Portugais qui décident de construire un espace réservé aux somptueuses représentations circassiennes internationales : c’est le Coliseu dos Recreios.
Pour un maître écuyer portugais, ce monument de l’art de la piste constitue un passage obligatoire pour affirmer sa quête artistique. C’est ainsi que le grand écuyer bauchériste portugais, D. José Manuel da Cunha Menezes, présente le 23 décembre 1933 au Coliseu une démonstration somptueuse de haute école avec ses deux chevaux, Baudelaire et Gallito. Son cheval Baudelaire rentre au galop, exécute quelques airs d’école et termine avec un galop à trois jambe, digne de la pure tradition circassienne française du XIXème siècle.
Roberto de Vasconcellos
Les années 20 et 30 constituent probablement l’apogée des écuyers portugais au Cirque. En 1928, l’écuyer portugais, Roberto de Vasconcellos, est repéré par le Cirque Medrano. C’est le début d’une carrière artistique fulgurante : il présenta divers airs d’école avec son fameux andalous Dynamite.
Il enthousiasma le public à l’Empire en 1936 en présentant un cheval boulonnais en haute école… il poursuivra sa carrière aux USA chez Ringling-Barnum.
Nuno Oliveira
Il faut enfin évoquer le grand écuyer Nuno Oliveira qui commença sa carrière artistique au Coliseu à Lisbonne dans les années 50. Il présenta Diestro et Gentil, deux chevaux lusitaniens. Pour Nuno Oliveira le cirque était une discipline hautement valorisante : « Quand j’entends certains cavaliers qui se croient imprégnés d’un grand classicisme mépriser le cirque, cela me fait rire…
Assumant sa filiation avec le maître écuyer Baucher, Nuno Oliveira présenta son art équestre en France au Cirque d’Hiver à l’occasion d’une émission de La Piste Aux Etoiles en 1955 et au Xème Gala de la Piste en 1966.
Il présenta deux chevaux, dont le célèbre Beau Geste, qu’il n’avait pas monté depuis plusieurs années. D’une posture élégante, il exécuta tous les airs de haute école.
Carlos Henriques Peirera
Adaptation : Les écuyers portugais au cirque – Carlos Henriques Peirera – Fiche Cheval Magazine ( janvier 2005).
À lire :
- À la découverte de l’équitation portugaise – Carlos Henriques Peirera – Sport Europe – 2003.
- Etude du premier traité d’équitation portugaise – Carlos Henriques Peirera – Sport Europe – 2001.