L’histoire du Cirque à Rouen est intimement liée à celle de grandes familles comme Franconi, Lalanne, Plège ou Rancy.
La patrie des frères Corneille et de Gustave Flaubert est une des villes de France qui, après Paris, attira les Gens du Spectacle et du Cirque en particulier, à commencer par Jacob Bates et Philip Astley. Nous tenons à rendre hommage à l’historien Christian Oger pour sa magistrale étude intitulée Antonio Franconi dans la vie et les spectacles de Rouen, éditée dans la revue Cirque dirigée par Tristan Rémy, ainsi qu’à Gontran Pailhès pour sa série d’articles sur l’histoire du cirque dans la capitale de la Normandie.
Les cavaliers anglais à Rouen
En juin 1767, soit un an avant la création du spectacle de cirque par Philip Astley à Londres, Jacob Bates enthousiasma les Rouennais avec son spectacle d’acrobatie équestre. Ce grand précurseur, après s’être produit dans les capitales européennes, revint à Rouen en 1778.
Philip Astley et son fils John, qui s’étaient déjà produits à Paris, de 1782 à 1784, présentèrent leur spectacle du 27 novembre au 5 décembre 1785, dans l’ancien manège du boulevard Cauchoise. Le père du Cirque aménagea ce manège à ciel ouvert, en installant des sièges dans les galeries. Astley revint l’année suivante dans ce manège, du 26 février au 26 mars. Entre temps, il avait fondé une deuxième troupe, non équestre, qui se produisit à la salle ordinaire de La Comédie.
Le règne des Franconi
Dans son étude précédemment citée, Christian Oger écrivait que le plus ancien acte des Archives de la Seine-Maritime concernant les Franconi était l’acte de baptême de Laurent, le fils aîné d’Antonio Franconi, datant du 1er mars 1776. Le parrain s’appelait Jean-Baptiste Chemin. Il n’était autre que le maître charpentier qui construisit le manège de Louis Ligot, qui allait devenir par la suite Le Manège d’équitation de la rue Dugay-Trouin, puis le Cirque Olympique.
A cette époque, Antonio Franconi exerçait des activités multiples comme celle de danseur de corde ou encore de maître de combat sur le Cours Dauphin, où les Rouennais venaient boire les eaux minérales de Saint Paul. Ce lieu de promenade était alors le lieu privilégié des Saltimbanques et artistes en tous genres.
Antonio Franconi, qui entre temps avait séjourné à Lyon et Paris, revint dans la capitale normande en 1788, où il travailla en association avec Benoist Guerre. On retrouve Franconi en juin 1789. En juin 1790, et en juillet de l’année suivante, Franconi monta un manège dans un endroit qui n’a pu être déterminé avec exactitude. Sa troupe comprenait deux écuyers, quatre enfants, sept musiciens, un cocher et cinq palefreniers.
Le premier cirque de Rouen
Jean-Baptiste Chemin, en 1796, construisit sur un terrain acquis le 20 juillet 1792, rue Dugay-Trouin, anciennement rue Motteuse, le manège Ligot. Ce manège allait devenir, par la suite, le premier véritable cirque rouennais. En 1798, Lapommeroye, qui avait fait construire, sept ans auparavant, un nouveau manège à l’angle du Boulevard de Cauchoise et de la rue Bellegarde, reprit la direction de l’établissement de la rue Duguay-Trouin, pour y fonder une école d’équitation. Franconi vint y donner ses représentations. Les débuts de son Cirque Olympique eurent lieu en août. A l’occasion des Fêtes de la Fondation de la République, le 22 septembre de cette même année, des arènes furent construites au Champ de Mars, situé sur le Cours Dauphin, où la famille Franconi participa activement aux réjouissances
L’année suivante, les Franconi donnèrent à nouveau des représentations dans le manège de la rue Dugay-Trouin. Ils firent monter un toit, et durent installer des éclairages avec des bougies, des lanternes et des quinquets. L’ensemble des bâtiments couvrait 1.200 m². Le bâtiment d’un diamètre de 16,50 mètres, à usage de cirque, était construit en charpente et plâtre, et couvert en ardoise. Le renommé écuyer Balp vint à son tour dans ce manège le 26 mars 1801.
Ci devants Augustins
Le manège devenant vétuste, les Franconi décidèrent de s’installer, en 1804, au lieu dit Ci devants Augustins, rue Malpalu. De nombreux artistes s’y produisirent comme François Avrillon, Forioso, Lejars, Blondin, Bassin, les frères Loyal, ou encore le poète burlesque régional Olivier Ferrand. Par ailleurs, le Théâtre des Arts se transformait à l’occasion en cirque pour accueillir des troupes équestres comme celle du célèbre Andrew Ducrow, en 1819, 1821 et 1823. Le règne des Franconi à Rouen allait se terminer le 10 juillet 1831, avec une représentation d’adieux. Cependant, le maître écuyer François Baucher reprit l’établissement en octobre, pour y donner des leçons d’équitation. Le Cirque Olympique des Loisset, puis la troupe Vidal et Robba donnèrent des représentations au dernier trimestre. Trois ans plus tard, le manège était à vendre
La compagnie Vidal et Robba annonçait, le 24 septembre 1834, la réouverture du Cirque Olympique. La troupe comprenait 18 écuyers et écuyères, 2 grotesques, un orchestre de 14 musiciens, et 44 chevaux. Les représentations durèrent jusqu’au 30 novembre. Le cirque avait fermé ses portes pour la dernière fois.
Le manège fut transformé en 1852, en auberge, en compagnie de roulage et de halage, puis fut le siège de la Compagnie normande d’Affrètements et de Transports. Lors de la démolition du manège, en 1981, la charpente fut sauvegardée, et achetée par la Municipalité de Grenoble. C’est ainsi que l’on peut voir, depuis 1998, à Echirolles, le toit du manège de la rue Dugay-Trouin posé sur des piliers de béton.
Le cirque de Saint-Sever
Laurent Lalanne fonda un cirque rue Lafayette, au bout du Pont-Neuf, à Saint-Sever, en novembre 1833. Né en 1785, il était le fils de Jean-Baptiste Lalanne, le danseur de corde connu sous le nom de Navarin le fameux et d’Hélène Masgomieri. Il organisa des tournées en France avec Andrew Ducrow, puis avec ses quatre fils, Prosper, Emile, Fortuné et Paul.
Les affaires étant bonnes, il fit construire un deuxième cirque sur un terrain, toujours rue Lafayette, appartenant à M. Lemire, constructeur de bateaux. Il y avait une scène, profonde de 18 mètres, et l’éclairage était assuré par 24 lustres. La première eut lieu le 27 juillet 1834, avec en vedette l’éléphant Miss Jack appartenant à Huguet de Massila. Trois mille spectateurs se pressaient sur les gradins, et ce fut un grand succès.
Le Cirque Lalanne monta ensuite de nombreuses pantomimes comme Mazeppa ou La veillée d’Austerlitz. En novembre 1834, les Rouennais purent s’émerveiller des prouesses du célèbre Auriol. La même année, le funambule Joseph Plège, qui courageusement, avait sauvé plusieurs personnes du feu et de la noyade, fut accueillit en vedette. Il était le père d’Antoine qui deviendra aussi célèbre que lui. L’année suivante Laurent Lalanne monta une pantomime nautique intitulée Le point de vue nautique, qui allait le mettre en difficulté financière. Il fit appel à sa sœur, la fameuse funambule Madame Saqui, dont l’histoire fut narrée par Paul Ginisty. La presse locale du 3 mars1836 annonçait : Madame Saqui, première acrobate de France, exécutera, au milieu d’un feu d’artifice, une grande ascension à vol d’oiseau, telle qu’elle eut lieu devant le grand Napoléon.
Cirque Impérial et l’arrivée de Théodore Rancy à Rouen
Malgré les pantomimes à grande mise en scène, Madame Saqui, qui avait repris la direction, dut cesser ses activités. Le Cirque de Saint-Sever dut fermer ses portes deux ans plus tard. Transformé en théâtre, il allait devenir l’Ambigu Dramatique. Cependant, la salle redevint un cirque, en décembre 1842 avec la compagnie de Jean Lustre puis celle de Louis Gillet et son Cirque Olympique, en janvier 1843. Il y eut encore des représentations du 30 août 1850 au 20 janvier de l’année suivante, avec le fameux Cirque Impérial de Louis Soullier.
Les frères Bouthors, que l’on avait déjà vus en octobre 1844, et qui entre temps avaient monté une construction à la Foire Saint-Romain, s’installèrent en octobre 1854, à Saint-Sever. La troupe était composée du clown Auriol, son fils, les frères Lalanne, et un autre jeune écuyer du nom de Théodore Rancy. L’année suivante, le cirque fut acheté par la Municipalité, et la direction fut donnée au Théâtre des Arts.
En 1876, alors que le Théâtre des Arts était détruit par un incendie, le Cirque Saint-Sever fut repris par M. Dupoux-Hilaire qui le baptisa Théâtre Lafayette, et on n’y donna plus que des représentations théâtrales. Dans la nuit du 28 juin au 29 juin 1887, le Cirque Saint-Sever fut, à son tour, la proie des flammes.
La foire de saint-Romain
Pour la foire de Saint-Romain, en 1855, le cirque de Claude Loyal, dit Blondin prit possession du crque de Saint-Sever pour deux mois. Théodore Rancy qui venait de se marier avec Olive, la fille aînée de Claude Loyal, faisait partie de la troupe. Alors que le Cirque Loyal reprenait la route, Théodore Rancy décida de devenir son propre patron. Il s’associa avec Fortuné Lalanne, et loua le cirque de Saint-Sever à sa propriétaire, Madame Lemyre. La première eut lieu le 15 décembre. La troupe comprenait trois clowns de grand talent, Auriol, Buislay et l’Eclair. Les représentations durèrent jusqu’au 28 janvier 1856.
En 1864 et 1865, on vit le cirque de Bastien Franconi, puis de nouveau les Lalanne en 1866. Ceux-ci s’installèrent dans un cirque en planches, pour deux semaines, sur le plateau Sainte Marie.
Après une tournée en Belgique, Théodore Rancy revint à Rouen en octobre 1866, jusqu’au début décembre, sur la Place Sainte-Marie, avec en vedette l’écuyère Sarah l’Africaine. A la Foire Saint-Romain, Rancy travaillait en concurrence avec la Ménagerie Schmidt, et la Troupe Quadrumane de Corvi. On revit le Cirque Théodore Rancy en 1868, avant qu’il ne parte pour une série de représentations exceptionnelles au Caire, à l’occasion des Festivités, pour l’inauguration du Canal de Suez. En 1872, on vit la construction du Cirque Milanais, et l’année suivante, celle du Cirque Loisset.
Les constructions de Rancy et de Plège
Pour la Foire de 1881, Théodore Rancy fit bâtir un magnifique cirque en bois, près du Boulingrin. Avec ses dépendances, il occupait un emplacement de plus de 1.700 mètres carrés. Le diamètre de la rotonde était de 37 mètres, celui de l’arène de 13 mètres, et la hauteur était de 20 m environ. La salle pouvait contenir 2.800 spectateurs, et était éclairée par 8 lustres à gaz de 50 becs chacun et 50 girandoles de 5 becs chacune. Les écuries pouvaient abriter 60 chevaux.
Théodore Rancy présenta en alternance deux grandes pantomimes à grand spectacle, L’armée française chez les Kroumirs ou La fête chinoise. Chaque année, jusqu’en 1893, les Rouennais voyaient monter les constructions de Rancy ou de Plège.
Entre temps, en 1889, ils assistèrent au mariage de Jeanne Bidel, la fille du célèbre dompteur, avec Alphonse Rancy. Le fils aîné de Théodore seconda sa mère; après le décès de son père survenu en 1892, assurant ainsi la pérennité du nom.
Le cirque au Boulingrin
Rouen voyait, en 1894, s’élever un nouveau cirque, en maçonnerie cette fois, sur un terrain loué à la ville pour 30 ans, Place du Boulingrin. Il fut construit sur l’initiative d’Henry Blanchet et d’Auguste Pitot. Cet établissement d’une contenance de 3.000 places, avec des écuries pouvant contenir 50 chevaux, allait recevoir chaque année de nombreux grands cirques français ou étrangers. Pour la soirée d’inauguration, le 23 octobre 1894, le Cirque Rancy, dirigé par Olive Rancy, présenta la chasse au renard de Loyal, les gymnastes Lauck et Dunbar, le champion cycliste Ariso, et un ballet pantomime intitulé Une noce à Nanterre, mis en piste par Guillaume Jandachewsky.
L’année suivante, en avril, Fanny Lehmann mit à l’affiche les clowns Sydney et Cyerillo. En juillet, un autre cirque, Hood, annonça les éléphants d’Ephraïm Thompson et la troupe des Amazones du Dahomey. Enfin, en octobre, l’intrépide écuyère Marie Godfroy fut l’étoile du Cirque Plège.
Par la suite on vit le Cirque Lenka, en 1896, 1897, et 1900, avec les fabuleux Clarkonian au trapèze volant. Rancy revint en 1899, ainsi que Plège en octobre 1900. La troupe Malden se produisit en 1902, avec en vedette Foottit et Chocolat, et Léodiska et ses perroquets savants. On put aussi, cette même année, apprécier le Cirque de Loubitch, et en octobre, Barnum & Bailey, dans ses installations de toile.
Une pléiade de cirques
Le Grand Cirque Hollandais de Durandsen engagea, en février 1904, les extraordinaires sauteurs Inas, et en octobre, on vit Alphonse Rancy. L’année d’après, en février la partie comique du Cirque Continental dirigé par Bisini et Loyal, était animée par le clown Périer. La vedette du spectacle du Cirque Alphonse Rancy fut, en octobre, Hélène Dutrieu dans son numéro du Bolide humain, et le sauteur athlétique John Higgins, en novembre. En 1906, le Cirque Despard-Plège, dirigé par Antoinette Plège et son époux Henri Despard, fit venir la troupe d’icariens Kremo, composée alors de 9 personnes.
Les spectacles se succédèrent avec, en 1907, Roche, 1908, le Grand Cirque de Paris, et le Cirque Royal, dirigé par L. Hermand. Ce dernier revint, de 1910 à 1912. On vit, en 1909, Plège, le Nouveau Cirque Russe, et le Nouveau Cirque Suisse du Chevalier Charles, qui séjourna encore l’année suivante.
En 1912, on assista aux spectacles de Pisiutti, et en 1913, du Nouveau Cirque Russe, dirigé par Saisset et Villand.
Un nouveau style de spectacle
En 1920, Alphonse Rancy fut de retour, et en 1922, sous la dénomination Les Grands Cirques Français, Saysset et J. Villand présentèrent un spectacle avec deux équipes de clowns, Caïroli et Filip, et Chocolat fils et Porto. L’entreprenant L. Hermand proposa les spectacles de son Cirque Royal, de 1923 à 1925.
A partir de 1926, les Rouennais allaient assister à un nouveau style de spectacle, présenté avec un sens du rythme accéléré et une plus grande variété dans le choix des attractions. La Société du cirque de Rouen, qui en 1927, avait fait rénover la salle et aménager les écuries, confia la direction à Bony et Jeanne Laurent.
Cette nouvelle direction engagea les meilleurs numéros de l’époque, de Miss Alexime, la femme projectile, en passant par les Rainat, les cyclistes Rodella Ruis et Artix, le casse-cou Cliff Aéros, aux patineurs sur glace artificielle, les Klammeck. Les cavaleries les plus belles, comme celles d’Edward ou de Glasner, caracolèrent sur la piste normande. Les fauves d’Yvanoff ou de Bouglione, impressionnèrent le public. On put se divertir avec les clowns les plus drôles comme les Cavallini, le trio Manetti, Charley et Pastor, les Léonard, Rico et Alex, le trio Carpi, Carlo, Mariano et Comotti. L’orchestre était dirigé par le maestro Florimond.
Une grande directrice
M. Bony décéda en 1931. Son épouse et Jeanne Laurent reprirent la direction. The show must go on… Et jusqu’au début de la deuxième guerre mondiale, Jeanne Laurent composa des spectacles de grande qualité qui supportaient largement la comparaison avec les meilleurs établissements parisiens.
Ainsi, on assista à un nouveau défilé d’artistes internationaux, comme les lilliputiens de Gnidley, les barristes Poppescu, la troupe South China, l’égnimatique Barbette, ou Con Colleano sur son fil ; de grandes entrées en piste par les clowns Dario-Bario, Pompoff et Theddy, Maïss et Béby, Manetti et Rhum, ou encore des comiques tels Germain Aéros ou Maria Valente ; les somptueuses cavaleries d’Henry Rancy, de Carré, de Franz Althoff ; et un des grands moments de l’histoire du cirque, la Paix dans la Jungle d’Alfred Court.
Pendant la période de guerre, les Rouennais purent assister aux spectacles du Cirque Cosmopolite, sous la direction de l’agence artistique Reiffers et Blondeau, en 1941 et 1942, puis à celui de Maurice Houcke, en 1943.
L’enseigne Rancy à Rouen
Une fois la France libérée, Henri Rancy allait, pendant 25 ans, égayer la vie des Rouennais. Le premier programme qui débuta le 26 octobre 1945 était composé de vedettes comme l’intrépide Rose Gold et ses partenaires, le jongleur Paolo, les clowns Maïss et Béby, et les rois de l’air, les Alizés. Quant au deuxième spectacle présenté par Mylos, il réunissait les jongleurs sur fil souple Reverho, et l’Auguste Polo Rivel et sa famille.
Chaque année, pour la Saint-Romain, le Cirque Napoléon Rancy proposait deux spectacles différents d’excellentes factures. A chaque fois le public était au rendez-vous. Les Rouennais se rappellent encore avoir vu sur cette piste des artistes de renoms comme les Stanley dans leurs jeux de billard, les barristes Oliveras, l’écuyer Otto Schumann, ou le jongleur sur monocycle Charly Wood. Entre temps, en juin 1952, le directeur du cirque, Paul Douai, proposa une féerie sur glace intitulée La valse de l’Empereur, produite par les Bouglione.
Toujours sur sa lancée, le Cirque Napoléon Rancy continuait d’animer la piste de Rouen, avec le dompteur en blanc Vojtech Trubka, les clowns Max, E. P. Loyal et Lolé, les otaries d’Armand Guerre, le vagabond sur la corde Emilio Zavatta, l’écuyer Dany Renz, le petit Prince de l’équilibre Little John, ou les Craddock qui se métamorphosèrent en Fratellini Juniors. Pendant cette période, on put déplorer plusieurs accidents de cage. Ainsi, le dompteur Manfred Benneweis fut griffé par un de ses tigres le 29 octobre 1957. Le lendemain, il reprenait son entrée de cage.
Accidents de cage
En 1965, Pierre Thomas eut le cuir chevelu griffé par un de ses lions. L’année suivante, Heinz Nauman eut la phalange de l’index coupé par son tigre plongeur.
Sabine Rancy prit part à la direction du cirque, à partir de 1964, et les spectacles continuèrent ainsi jusqu’en 1972, avec des grandes attractions comme l’excentrique musical Don Saunders, le dresseur de cerceaux Bob Bramson, les tigres de Charly Baumann, les musiciens acrobates Cardinale, les clowns Bario, la cavalerie menée par Sabine Rancy, les clowns Chabri, le trapéziste Tony Steele qui tourna le triple, ou le roi des pickpockets Borra.
Au nom de la sécurité
L’annonce du décès d’Henri Rancy, le 26 décembre 1972, allait précipiter la fin du Cirque de Rouen. Pour des raisons liées à de nombreux intérêts, les édiles s’empressèrent de voter la fermeture du cirque, invoquant comme raison – la sécurité – air bien connu. Qui dit fermeture, dit destruction, ce qui fut fait l’année suivante, au mois d’août.
Pour la petite histoire, notons que Tilly Rancy, née Price, décéda à Rouen, le 9 octobre 1977, à l’âge de 82 ans. Grande dame du Cirque, elle était vice-présidente de l’association La Piste, œuvre caritative au profit des artistes dans le besoin.
Dominique Denis
Adaptation de: Cirques en bois, cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis – deux volumes – Arts des 2 Mondes – 2003. (en cours de réédition).
Sources
- Antonio Franconi dans la vie et les spectacles à Rouen (1776-1799) – Christian Oger.
- Le vieux cirque de Rouen – Christian Oger – Le Cirque dans l’Univers – n° 18.
- Les Franconi en province – Jean Delannoy – Le Cirque dans l’Univers – n° 19.
- The life and art of Andrew Ducrow – A. H. Saxon.
- Courriers Loisset 1831 – Vidal et Robba – 1831 – Bouthors – 1844.
- Architectures du Cirque – Des origines à nos jours – Christian Dupavillon – p 195.
- Les cirques stables en France (1900-1950) – Alfred Court – Le Cirque dans l’Univers – n° 15.
- Mémoire d’une danseuse de corde – Paul Ginisty.
- Annonce M. Lustre – Journal de Rouen 26/12/1842.
- Annonce Cirque Olympique – Journal de Rouen 14/01/1843.
- Théodore Rancy et son temps – 1818-1892 – Jacques Garnier – p 61-65-68 à 71-115.
- Charlie Keith – David Fitzroy – The Joey – n° 52.
- Histoire du Cirque à Rouen – Gontran Pailhès – Paris Normandie – 17/10/1957.
- Affiche de Lucas – 1869.
- Un lion parmi les lions – Albert Rancy – p 144.
- Historique du cirque de Rouen – Document Alain Simonet.
- Attractions Sensationnelles – Adrian – p 22.
- Der Artist – 1872-1873-1881-1887-1892 à 1905.
Sources – suite
- La fantastique tournée en France de Barnum & Bailey – Dominique Denis.
- Le Nouvelliste – 1906 à 1914 – 1920 à 1938.
- Grand Répertoire Illustré des Cirques en France – Robert Barrier – p 268 à 271.
- Annonces de presse Rancy.
- Le cirque de Rouen – Le Cirque dans l’Univers – n° 91.
- Que va-t-il advenir du Vieux Cirque de Rouen – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 116.
- Le plus vieux cirque d’Europe remonté à Grenoble – Bernadette Muller – Paris Normandie.
- Le plus vieux cirque d’Europe va quitter Rouen pour Grenoble – E. Banzet – Progrès de Fécamp – 1/3/1989.
- Souvenirs d’antan – Onésime Beauvoisine – Les affiches de Normandie – 29/11/1989.
- Cherchez la différence – Paris Normandie – 8/1/1993.
- L’exil grenoblois du plus vieux cirque d’Europe.
- Programmes Plège – Lenka – Rancy – Despard-Plège – Cirque Royal – Nouveau Cirque Suisse – Nouveau Cirque Russe – Les Grands Cirques Français – Cirque de Rouen – Cirque Cosmopolite – Houcke – Napoléon Rancy.
- Album Maïss – Dominique Denis – p 15.
- Programmes des Cirques en France de 1860 à 1910 – Alain Simonet – p 70-71.
- Le cirque de Rouen – Henry Thétard – Le Petit Parisien – Novembre 1935.
- Paris-Rouen – Jean Corney – Das Organ – Novembre 1937.
- Hop et voilà – 1938.
Sources – suite
- Annonce de presse Bouglione – 1952.
- Le cirque Napoléon Rancy à Rouen – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 9.
- Napoléon Rancy à Rouen – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 12.
- Napoléon Rancy en Normandie – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 15.
- Le cirque Rancy – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 28.
- Le cirque Napoléon Rancy – Paul Leroy – 17/11/1957.
- Le dompteur Manfred Benneweis – M.M. – 30/10/1957.
- Le cirque Rancy à Rouen – Jean Biberon – Le Cirque dans l’Univers – n° 31.
- Le cirque Napoléon Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 35.
- Napoléon Rancy à Rouen – Christian Oger – Le Cirque dans l’Univers – n° 39.
- Annonces de presse Napoléon Rancy – 1960-1961- 1962 –1963.
- La boîte du souffleur – Paul Leroy – 1961.
Sources – suite
-
Au cirque Rancy à Rouen – Christian Oger- Le Cirque dans l’Univers – n° 43.
- Au cirque Napoléon Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 55.
- Napoleon Rancy – Paul Leroy – 1965.
- Napoléon Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 63.
- Au cirque Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 67.
- Napoléon Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 71.
- Napoléon Rancy à Rouen – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 79.
- Henri Rancy – François Vicaire – Paris-Normandie – 28/12/1972.
- Sécurité d’abord – Denis Horst – Paris-Normandie – 3/4/1973.
- L’adieu au cirque – Albert Pellerin – Paris-Normandie – 24/8/1973.
- Ceux qui nous quittent : Tilly Rancy – Paris-Normandie – 11/10/1977.
- Pas de cirque à la Saint-Romain – Liberté Dimanche – 16/10/1977.
À lire :
Cirques en bois, cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis – deux volumes – Arts des 2 Mondes – 2003. (en cours de réédition).