Cirque Métropole : son véritable emplacement
Par Marika Maymard
Une impression d’une carte postale scannée du Cirque Métropole à la main, nous avons entrepris de chercher ses traces…
À Paris
Le dernier cirque « stable » parisien, caprice d’un dentiste américain fortuné, ouvre en 1906 au cœur du quartier du Gros Caillou dans le VIIème arrondissement de Paris : Le Cirque Métropole. Sa coupole de verre couvre un amphithéâtre blanc écru orné de guirlandes bleu lavande où six mille places s’étagent sur trois niveaux autour de la piste de 13 mètres. Le n° 19 du 12 mai 1906 de la Construction moderne en donne les plans, niveau par niveau, depuis le vaste sous-sol où se tiennent la machinerie, le local de chauffage et les écuries, jusqu’à la coupole.
Le Cirque Métropole rebaptisé Cirque de Paris en 1908, s’affiche au 18 boulevard de la Motte-Picquet. Les photographies montrent l’imposante bâtisse au fond d’une impasse jamais nommée. Où s’élevait donc ce gigantesque établissement ?
Une reproduction à la main, nous arpentons la rue Duvivier, perpendiculaire au boulevard, où les sœurs Vesque observent dans leurs carnets les allées et venues des artistes (écrits de 1904 à 1947, les carnets de Marthe et Juliette Vesque sont visibles au Mucem, à Marseille ou, numérisés, sur le site du musée).
Surprise !
Une passante s’arrête : » Je peux vous aider ? »
Nous lui montrons la carte postale du Cirque Métropole. Penchée sur l’image, elle s’exclame aussitôt : » Mais vous n’êtes pas dans la bonne rue ! Je vais vous montrer… J’étais petite, mais je l’ai connu ! « . Et elle nous entraîne, d’un bon pas, dans une rue parallèle, qui, dit-elle, n’était alors qu’une impasse…
Tracée vers 1935 au milieu d’immeubles d’habitation érigés à la place du cirque, la rue Ernest Psichari rejoint alors la Cité du général Négrier qui donne sur la rue de Grenelle, Il n’est pas difficile d’imaginer qu’à la jonction se dressait le mur du fond du cirque. Alors, au centre de la rue Psichari, entre le n° 9 et le n° 12, nous traçons en pensée un cercle de 13 m
… Et sur cette piste se matérialisent les enfants de Foottit, la cavalerie de Valli Laszewski et, volant de bâton à bâton, au-dessus de nous, les Rainat …
Notre guide impromptue avait sept ou huit ans à la fermeture du Cirque de Paris en 1932. Elle ne se souvient d’aucuns numéros. C’est loin ! dit-elle. Mais si près finalement…
Marika Maymard
Juin 2018
A lire :
- Cirques en bois, cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis – deux volumes – Arts des 2 Mondes – 2003. (en cours de réédition).
- Histoire Illustrée des Cirques Parisiens – Adrian.
- Paris en Piste – Histoire des cirques parisiens – Pascal Jacob – Editions Ouest-France – Rennes 2013.