Giovanni Sarrasani, avant de devenir le plus extraordinaire directeur de cirque de la première moitié du XXème siècle, débuta comme clown dresseur.
Les débuts de Hans Stosch Sarrasani
Originaire de Lomnitz, en Prusse, Hans Erdmann Franz Theodor Stosch n’était pas un enfant de la balle. Selon Ernst Günther, il naquit le 2 avril 1873. Il fut étudiant à Breslau, Francfort-sur-Oder et Berlin où il devint un spectateur assidu des cirques Renz, Schumann, Hinné, Carré, Salasmonsky et Ciniselli. Hans fréquenta des gymnasmes et devint un athlète capable de se mesurer aux barristes berlinois.
Puis, il fit la connaissance des clowns Didic et Eugen Veldeman qui selon Joseph Halperson étaient les plus reputés en Allemagne, et décida de devenir clown à son tour.
Enfin, il réussit à sa faire embaucher en 1888 au Cirque Kolzer, dirigé par Helene Kolzer, la veuve d’Oscar Kolzer. Inspiré par Sarrasine, la nouvelle de Balzac, il prit le nom de Giovanni Sarrasani.
Première troupe
Il créa ensuite une troupe acrobatique, composée de trois messieurs, une dame et une enfant, qui présentait trois numéros :
- 1 – La petite reine des airs Signorina Barbara, âgée de 5 ans.
- 2 – Fratelli Sarrasani, aux doubles barres fixes
- 3 – Famiglia Sarrasani aux anneaux romains.
À Stuttgart, en 1893, il rencontra Anna Albertina Augusta Maria-Ballhorn, née le 20 octobre 1873, avec qui il se maria.
Après les acrobaties aux barres, il se spécialisa dans le dressage de petits animaux à la manière de Anatoli et Wladimir Dourov ou de Jean Clermont.
Les engagements de Giovanni Sarrasani
Grâce aux recherches de Hermann Saguemüller nous avons reconstitué une partie de son itinéraire professionnel :
En mars 1895, il fut au Théâtre Jos Wallenda, à Offenbach-sur-Main, et en décembre au Variété Harmonie de Breslau. Robert Wilschke, un de ses camarades d’école, devenu secrétaire d’une agence artistique lui trouva en 1896 des engagement à Pétersbourg, Riga et Kiev. Cette année naquit sa fille Hedwig.
De retour en Allemagne en 1797, Giovanni Sarrasani se produisit au Pulmmann de Berlin, en aout. Puis au Pfaff’s Colosseum à Hof in Bayern en novembre, au Feen-Palast de la capitale en décembre. Il devint papa, pour la seconde fois, avec l’arrivée du petit Hans Junior. L’année suivante, Sarrasani fut à l’affiche du Circus Corty-Althoff à Duisburg, en avril… Ensuite au Central-Theater de Bochum en juin, au Zoo de Saint-Pétersbourg en août… On le vit, en octobre, au Variete Kaisergarten de Posen, en novembre au Reichshallen de Nuremberg, et le mois suivant à l’Apollo de Berne en Suisse.
Giovanni Sarrasani clown directeur
Entre deux contrats, se sentant l’âme d’un directeur, il s’associa avec Robert Milde-Milton pour organiser des spectacles dans des salles qu’ils louaient pour l’occasion. Giovanni Sarrasani commanda à la société Friedländer une affiche avec sa petite famille comprenant un âne, un ourson, des singes et des chiens acrobates.
Il débuta l’année 1899 au Circus M. Hammerschmidt à Stuttgart, puis passa au Colosseum de Freiburg. Après Berlin, il passa au Deutschen Theater de Salsbourg, et à l’Orpheum deGraz. Toujours en Autriche, il joua à l’Orpheum de Vienne en février 1900, puis au Cirque Renz de Breslau en mai. Avec son associé, il se produisit à Prague et en Bohême.
Ensuite, en tant qu’artiste, Giovanni Sarrasani fut invité au Circo Parish de Madrid en août, et au Coliseo de Lisbonne en novembre. Aux Pays-Bas, on le vit en décembre au Circus Varieté de Rotterdam.
Le Cirque Sarrasani
Avec sa petite famille, il accepta encore quelques contrats, comme à l’Apollo-Theater de Weißenfels en février 1901, avant de s’établir véritablement à son compte à la tête d’une troupe. Il donna une série de représentations à Radebeul dans la banlieue de Dresde.
Avec un copieux programme animé par une équipe de 70 personnes, il loua l’Apollo de Brandebourg-sur-Havel du 25 décembre 1901 au 5 janvier 1902. Ce spectacle, composé de numéros d’acrobatie et d’animaux savants, pouvait rivaliser avec la programmation de certains cirques allemands.
Après ces différentes tournées en tant que chef de troupe, il acheta, avec son épouse, un chapiteau, et lançait, officiellement, en avril 1902, la première tournée du Cirque Sarrasani…
Dominique Denis
Merci à Hermann Saguemüller pour ses recherches historiques.
Sources
- Sarrasani – wie er wirklich war – Ernst Günther.
- Circus Archäologie – Hermann Saguemüller.
- Der Artist – 1893 à1902.
- Salzburger Fremden-Zeintung – 11/11/1899.
- Clowns de Cirque – Dominique Denis.
- Das Busch vom Zirkus – Joseph Halperson
- La Merveilleuse Histoire du cirque – Henry Thétard.
- 33 Zirkus geschiten – Ernst Günther.
- Zirkus Sarrasani – Gustav van Hahnke.
- Der lachende Sarrasani – Ernst Günther.
- Manege frei – Ruth Malhotra.
- Non plus ultra Circus Kunst München – Helmut Bauer.
- Un directeur de cirque – Edmond Jaloux – Le Temps – 23/11/1934.
- Histoire du Cirque – Serge.
- Le cirque et ses étoiles – Tristan Rémy.
- Quell genial maragia della Germania – Riccardo Orecchia – Circo – juin 1986.
- Le cirque Sarrasani – Adrian – Scènes et Pistes.
- Zirkusstadt Dresden – Ernst Günther.
- Le grand livre du cirque – Monica Renevey.
- Sarrasani – Raffaele de Ritis – Circopedia;
- Panorama des cirques européens – Christian Leyder.
A lire
- Clowns de Cirque – Histoire des Comiques de la Piste – Dominique Denis – Arts des 2 Mondes – Paris – 2016.
- Sarrasine – Honoré de Balzac – Editions du Boucher.
- Sarrasani – wie er wirklich war – Ernst Günther – Henschelverlag – Berlin – 1884.