Evocation des premiers spectacles de Cirque à Cuba, dans les Etats d’Amérique du Nord, au Mexique et au Canada, au XVIIIème siècle.
Caballeros et voltigeurs équestres
L’art équestre était déjà pratiqué par les Hildagos espagnols depuis leur arrivée dans le Nouveau Monde. À La Havane, en 1709, Don Laureano de Torres Ayala y Quadros, Chevalier de l’ordre de Santiago, fonda la confrérie La Real Maestranza de Caballería.
Parmi les premiers voltigeurs équestres connus sur le continent nord américain, nous avons relevé le nom de John Sharpe, qui, dès novembre 1771, voltigeait à cheval à Salem. Au même moment, le cavalier Faulk, Center Square, à Philadelphie, étonnait par ses prouesses sur trois chevaux. Il réitéra ses exploits à Rutgers Hill, à New York.
Le renommé Jacob Bates arriva à Philadelphie l’année suivante.
Premiers spectacles de cirque en Amérique du Nord
Jacob Bates se rendit à New York, en juin 1773. Dans l’article Jacob Bates le piqueur anglois par Dominique Denis, nous pouvons lire que Bates présentait un spectacle, à la manière de Philip Astley, composé d’exercices de voltige équestre, de danse de corde, et de la scène comique The Taylor riding to Brendfort.
Bates vint ensuite à Boston, Essex, Salem, Newport… Il retourna en Amérique du Nord en 1787. Cet artiste exceptionnel, qui s’était produit devant de nombreuses têtes couronnées européennes et russes, peut être considéré comme le promoteur universel du spectacle équestre.
Entre-temps, en 1786, à Boston, puis à New York, Thomas Pool enrichit son répertoire avec de la jonglerie à cheval. Il se rendit à Rutgers Hill, à New York, en compagnie d’un clown.
Au Coliseo de Mexico, en 1791, une troupe d’acrobates, La Compania de Volatines, se produisit. D’autres troupes acrobatiques donnèrent, à leur tour, des représentations les années suivantes. Depuis des temps immémoriaux, les Aztèques excellaient dans les exercices d’antipodisme et les plongeons au mât aérien.
L’arrivée de Bill Ricketts
Le public de Philadelphie, par voie de presse, apprit la venue de John Bill Ricketts en provenance de Londres, proposant une école d’équitation et un spectacle de cirque. La première eut lieu le 25 octobre 1792.
Il s’installa, le 3 avril 1793, à New York, dans un manège à ciel ouvert, situé à l’angle de Market street et de la 12ème avenue. Outre son frère Francis, la troupe comprenait le danseur de corde Spinacuta et le clown MacDonald. Parmi les spectateurs, un hôte de marque, du nom de George Washington, s’inscrivit aux cours d’équitation donnés par Ricketts. Lorsque l’hiver arriva, Bill Ricketts partit à Charleston.
Ricketts s’installa en 1794 à Norfolk, Richmond, et Baltimore. Tandis qu’il louait son manège new-yorkais à Thomas Swann, il ouvrit un amphithéâtre chauffé à Philadelphie, en novembre 1794.
De New York à Montréal
John Bill Rickett, en octobre 1795, fit ériger à Broadway une nouvelle salle de spectacle de 1.300 places, avec une piste et une scène, appelée le Pantheon. Il entreprit, ensuite, des tournées à Hartford, Boston et Baltimore, et revint à New York en 1796. Il engagea le fameux clown John Durang qui monta plusieurs pantomimes comme Poor Jack ou Don Juan.
Ricketts fit bâtir à New York, en mars 1797, un nouvel amphithéâtre en bois. Les cavaliers Philip Lailson et Jaymon se produisirent dans ce manège en octobre et novembre. Pour la saison d’été Ricketts partit à Albany.
Francis, le frère de Bill Ricketts, et le clown John Durang organisèrent une tournée au Québec à partir de septembre 1797. A Montréal, ils firent construire un cirque en bois, puis l’année suivante, un autre en pierre.
A la fin du XVIIIème siècle
Toujours à la recherche de nouveaux publics, Philip Lailson donna des représentations de Cirque à La Havane, à partir du 7 avril 1799. Au mois de septembre suivant, Anderson organisa, à son tour dans la capitale de Cuba, un spectacle composé d’exercices équestres et de pantomime.
En Amérique du Nord, Ricketts séjourna à Baltimore, en mai 1799. En décembre 1799, son cirque de Philadelphie fut la proie des flammes. Comble de malchance, son amphithéâtre de New York brûla également.
John Bill Ricketts tenta de démarrer une nouvelle saison en avril 1800, puis, au bout de trois semaines, s’embarqua en direction des Antilles. Après des aventures rocambolesques – il fut capturé par des pirates – il réussit à s’échapper et prit la mer à nouveau vers l’Angleterre. Hélas, le bateau fit naufrage, et il périt en mer.
Les pionniers
En Amérique du Nord, de Cuba au Québec, le public put découvrir les joies des jeux de la Piste grâce à ces valeureux pionniers.
Ils ont pour nom : Jacob Bates, Thomas Pool, Bill Ricketts, Thomas Swann, Philip Lailson, Jaymon, Francis Ricketts, Anderson…
Dominique Denis
Sources
- Caballeros et voltigeurs équestres
- Real Maestranza de Caballería.com/historia.
- The Circus from Rome to Ringling – Earl Chapin May.
- Le Cirque et les Banquistes – Henry Thétard – le Cirque dans l’Univers – n° 32.
- Premiers spectacles de cirque
- Jacob Bates, le piqueur anglois – Dominique Denis – circus-parade.com
- The first American Circus – John Culhane.
- Les jongleurs à cheval – Dominique Denis.
- La Fabulosa Historia del Circo en Mexico – Julio Revolledo Cardena.
- L’arrivée de Bill Ricketts
- The American Circus – Susan Weber, Kenneth L. Ames, Matthew Whittman.
- Federal Gazette and Philadelphia Daily Advertiser – octobre 1792.
- Affiche Ricketts – novembre 1794.
- The Rise of American Circus – Stuart Thayer.
- Annals of the American Circus – Stuart Thayer.
- Two hundred years of the American Circus – Tom Odgen.
- De New York à Montréal
- The Memoir of John Durang, American Actor – John Durang.
- John Durang – Lynn Matluck Brooks.
- The first lords of the ring – The first American Circus – John Culhane.
- Affiches Ricketts – avril – août1797.
- Circus and the City – Matthew Wittmann.
- Le Grand Livre du Cirque – Monica Renevey.
- A la fin du XVIIIème siècle
- El Arte Circence en Cuba – Miguel Menendez.
- John Bill Ricketts – Dominique Jando – Le Cirque dans l’Univers – n° 173.
- circopedia.org
- cirk/75 – Michel Alain Lagrange.
- historyofcircus.com