par Mungo Wallace
Palmarès des engagements de la championne de natation Agnes Beckwith (1861 – 1951) au Cirque et au Music-hall.
Patronage du prince de Galles
Nageuse athlétique de haut niveau, Agnes Beckwith débuta sa carrière de Cirque à Glasgow au Grand Cirque Hengler, le 12 février 1887, avec sa sœur Ella, puis, toujours pour la même direction, à Liverpool.
Ce n’était pas la première fois qu’elle se produisait en dehors de manifestations sportives puisqu’elle avait déjà été à l’affiche, deux ans auparavant, au music-hall Le Royal Aquarium à Londres où elle était annoncée comme étant la plus grande nageuse du monde. Les affiches précisaient qu’elle était patronnée par la princesse et le prince de Galles.
La famille poisson
Fille du champion et professeur de natation Frederick Edward Beckwith, Agnes (son prénom est écrit à l’anglaise) naquit à Lambeth (Londres) le 24 août 1861. Avec son frère Willie, elle apprit à nager et, dès son plus âge, montra des aptitudes exceptionnelles.
En plus de ses activités d’enseignant, son père organisait des manifestations sportives en promouvant le nageur de fond Matthew Webb lorsqu’il entreprit la traversée de la Manche, de Douvres à Calais.
Frederick Beckwith réussit à obtenir un engagement, lui et ses enfants à paris au café-concert Les Porcherons en 1872. Dans cet établissement, la famille poisson évoluait dans un aquarium.
Londres – Paris – New York
L’exploit de Webb incita Agnes à se lancer dans des diverses épreuves sportives dans la Tamise, dès 1875.
A l’âge de 21 ans, elle se maria avec l’impresario William Taylor qui allait prendre en main sa carrière de naïade de rêve. Sa notoriété était telle qu’à l’affiche, elle conserva son nom de jeune fille.
Joseph Oller qui venait d’ouvrir le Nouveau Cirque à Paris avec sa piscine en 1886, l’incorpora dans la troupe de Peter Johnson.
Phineas Barnum l’invita pour la première de son nouveau spectacle au Madison Square Garden de New York, le 4 avril 1887.
Le public américain apprécia cette délicieuse ondine aux yeux bleus en maillot de baigneuse des bains de mer, certes pudique, mais néanmoins mettant en valeur ses formes harmonieuses. Du haut d’un plongeoir, elle se lançait dans une grande cuve remplie d’eau pour se livrer à une succession de figures aquatiques enchanteresses.
Spectacles nautiques
Autant dire que les messieurs étaient tout émoustillés. Rappelons que la découverte des vertus des bains de mer à Scarborough ne datait que du début du XVIème siècle. Lorsque, au siècle suivant, cette pratique devint à la mode dans le monde de l’aristocratie, les dames étaient ne se baignaient qu’entièrement vêtues d’un costume en coton épais, voire en laine, de couleur foncée, les recouvrant de pied en cap.
De retour en Grande-Bretagne, comme ses frères et soeurs, Agnes Beckwith continuèrent leurs représentations de spectacles nautiques dans des stations balnéaires à la mode comme Brighton, Bournemouth, Scarborough ou Ramsgate.
Plus tard, en mai 1893, Agnes partagea l’affiche avec l’étonnant capitaine Boyton à Earl Court. L’année suivante elle triompha également au Crystal Palace et au Royal Agricultural Hall. Les contrats se succédèrent en 1895 à Glasgow et à Sunderland.
Une longue carrière
Après le décès de son père Frederick, en mai 1898, Agnes se consacra principalement à l’enseignement.
En février 1903, elle eut la joie de mettre au mon de son fils William Walter qui devint à son tour un bébé nageur.
Plus tard, en 1916, elle se remaria avec Leopold Saunders. La seconde guerre mondiale terminée, elle s’installa à Port Elizabeth, en Afrique du Sud. Sa vie se termina le 10 juillet 1951.
Agnes Beckwith la belle Daisy
Certes, elle ne fut pas la première naïade à se produire dans un établissement de spectacle. De mémoire, nous souvenons de miss Lurline à l’affiche de Barnum en 1876.
Cependant, Agnes Beckwith réussit à mener de front, deux longues carrières de championne sportive et de nageuse de cirque et de music-hall.
Par la suite, d’autres étoiles comme Swan Ringens, Ester Williams et dernièrement Muriel Hermine. Enfin, Caitlin Davies s’est inspiré de sa vie pour écrire son roman Daisy Belle.
Mungo Wallace
Sources
- Patronage du prince de Galles
- Hengler’s Grand Cirque – Stuart McMillan.
- Liverpool Mercury – 8/02/1887.
- The Era – 5/04/1887.
- La famille poisson
- Oxford Dictionary.
- Swimming Communities in Victoria England – Dave Day & Margaret Roberts.
- Londres – Paris – New York
- Nouveau Cirque – Paris de la Belle Époque – Dominique Denis.
- A contemporary history of women’s sport – Jean Williams.
- Programme Nouveau Cirque – mars 1886
- Madison Square Garden – affiche avril 1887.
- New York Clipper – 23/04/1887.
- Spectacles nautiques
- Documents Earl Court – Crystal Palace – Royal Agricultural Hall.
- Une longue carrière
- Notes Oxford Dictionary.
- Agnes Beckwith la belle Daisy
- Dictionnaire du Cirque – Dominique Denis.
- Encyclopédie du Cirque – Dominique Denis.
- Daisy Belle – Caitlin Davies.